jeudi 21 avril 2011

De l'Art sublime de l'auto-takriz fondamental.

Eclaircissement :

Il ne s'agit pas ici du TAKRIZ, cyber-groupe dissident, variant avec brio une touche d'avant-gardisme futuriste avec des étincelles de violence adolescente et un brin de bêtise ponctuelle.

Terminologie :


- takriz : Etat d'esprit dépassant le gonflage de couilles. L'un des symptômes les plus connus est le surpoids et l'ascension testiculaire changeant l'aspect physionomique de la personne karrezée. Pour l'exception féminine, il arrive que des testicules voient le jour. Cet état est dû à un excès de connerie humaine [un peu comme cette expression, puisqu'il n'existe jusqu'ici aucune forme de connerie animale]. Cet excès peut être exprimé par un individu, un ensemble d'individus, une situation, ou le comité de transition démocratique (etc.. etc..).

- auto-takriz : C'est la technique permettant la génération automatique du takriz, sans avoir besoin de l'aide d'autrui. La source originelle du takriz reste toujours la connerie humaine [celle d'autrui bien sûr, nous on n'en a absolument aucune]. Il s'agit aussi d'un choix fondamental : celui de se dire que, de toute façon, on sera karrezé, alors il vaut mieux se préparer le terrain. On n'est jamais mieux niqué que par soi même, dixit la main d'un copain.


Prélude :
L'auto-takriz , loin d'être une approche abjecte, spontanée, fade et démocratique [comme le takriz, résultat d'hasard et concours de circonstances], est un acte purement intellectuel, aristocratique et volontaire. Pas toute personne en est capable, seul un artiste adorant se brosser les dents avec une brosse en fer en est instinctivement capable. Ceci n'est qu'un essai pour les faibles d'esprit, afin de leur permettre d'accéder facilement à cet art, au nom de la liberté, de l'égalité, et de ta mère.
Bien sûr les règles/propositions présentées ci-dessou ne sont pas exhaustives. La connerie latente trouvera toujours le moyen de surprendre.

Interlude :
Il n'y a aucun interlude, c'est juste que j'aime bien ce mot, et que ça fait 10 ans que j'essaie de le placer quelque part. Alors, voilà, c'est fait.

Propositions opératoires :

- Ouvrir un compte facebook.
- Ajouter des amis, dont une grande partie se déclare "blogueur".
- Ouvrir un compte "twitter", et suivre le maximum de tunisiens et d'actrices porno.

Déjà, rien qu'avec ces trois petites étapes, aucun effort n'est à faire. Eteignez la lumière, ouvrez l'ordinateur, connectez vous et ... savourez le takriz en masse.

- Ouvrir la télé [de préférence Nesma ou Hannibal, TTN peut être trés dangereuse] et essayer de comprendre.
- Ne pas ouvrir la télé et essayer de ne rien comprendre.
- Appeler son voisin aux couleurs nahdhaoui et l'inviter à un café. Le summum du takriz en ce cas peut être finement savouré au moment de paie des cafés, n'oubliez pas que c'est vous qui aviez invité.
- Essayer d'expliquer à un Bouzidi ou un Kasserinois que la révolution n'a pas été faite dans une seule région.
- Essayer d'expliquer à Slim Amamou que la révolution vient juste de commencer [#klash :D :D ]
- Ecouter du rap tunisien tout en suivant les paroles.
- Parler avec un policier.
- Chercher dans une manif les gens qui comprennent qu'est ce qu'ils sont en train de foutre au juste.
- Demander à Hamma Hammami d'expliquer le programme politique du POCT.
- (cette proposition est réservée à un public averti, ayant déjà eu son premier diplôme d'auto-takriz) Demander à Radhia Nasraoui le programme de Hamma Hammami.
- Prendre une bière avec un militant de l'UGET [la faction à laquelle appartient ce militant est laissée au choix, de toute façon il sera chiant].
- Suivre un discours de Mbazâa du début à la fin.
- Prendre un taxi, et attendre le moment inévitable ou le taxiste sort le célèbre "el97ab helkou elbled".
- Répondre à tous les coups de téléphone.
- Parler avec un journaliste français. [Attention, là on peut craindre sérieusement pour sa vie].
- Suivre une manif pro-laicité.
- Suivre une manif anti-laicité.
- Lancer un débat sur la laicité.
- Passer 2 minutes avec Ahmed Nejib Chebbi. [Il faut SURTOUT ne rien dire, ne rien demander, les passer en silence est déjà assez dangereux].
- Manger un "Kafteji" en plein centre ville, un vendredi aprés midi.
- Assister à une session du World Full Of Bass.


Cloture :
Comme dit plus haut, ceci n'est pas une liste exhaustive. Plein d'autres façons peuvent tout aussi bien générer de l'auto-takriz, mais à partir d'un certain degré chacun de vous peut devenir lui même son propre générateur d'auto-takriz. De toute façon, ce n'est pas la connerie qui manque en Tunisie. Et elle ne risque pas de tomber en rupture de stock pour bientôt.